2. Dimensions des médiations interactives
La médiation, telle que nous l'entendons
dans cette recherche, est un lieu-processus d'appropriation
d'objets symboliques au travers duquel nous percevons
notre réel, entretenons des relations avec nos
semblables et nous-mêmes. La médiation se
place donc à la frontière d'une sphère
symbolique et d'une sphère de l'expérience.
Au cours des paragraphes précédents,
nous avons décrit au travers d'anecdotes, le contexte
socio-technique des médias qui font l'objet de
notre attention. Dans notre perspective médiologique,
nous ne souhaitons pas traiter séparément
les différents constituants de la médiation.
La technique n'explique pas les contenus sans les usagers,
les usagers n'ont pas la même pratique technologique
selon les contenus qui les motivent, les contenus n'ont
pas la même charge symbolique selon le dispositif.
Autant de croisements qui peuvent se multiplier à
l'infini et pour lesquels une approche médiologique
peut en partie restituer une cohérence.
Nous allons donc reprendre la notion
de dispositif médiatique en le déclinant
autour de trois dimensions fondamentales dont nous chercherons
à établir les relations.
Ces dimensions sont des variables qui
définissent, identifient, différencient
un dispositif médiatique. Nous proposons de caractériser
trois dimensions des dispositifs de médiations
qui nous semblent fondamentales. D'une approche réflexive,
nous dérivons vers une approche de la médiation
non plus en tant que concept, mais en tant qu’ensemble
de processus dynamiques autour des supports d’une médiation
particulière car dotée d’une propriété
de fonctionnement; l’interactivité. Le particularité
communicationnelle de cette dernière est d’intensifier
la circularité entre l’expérience et le
symbolique. Le média n’y est plus seulement le
lieu de révélation de la relation métaphorique,
il est avant tout le lieu de sa réalisation.
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