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Première partie:

Les médiations interactives

1Médias et technologies des communications interactives
2 Dimensions des médiations interactives
3 Interactivité et processus énonciatifs

 

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3.1Définition de l’interactivité

        L’interactivité regroupe un ensemble de processus qui sont dépendants les uns des autres, entre au moins deux êtres d’un système. Cette interrelation entre les processus est plus ou moins complexe. La complexité de l’interactivité dépend de la capacité de chaque être à générer des réponses plus ou moins contextuelles, adaptée ou intelligente.

        Le paradigme cybernétique propose de penser les êtres de la communication à partir du comportement relationnel des éléments d’un système. Ainsi la notion d’être s’étend aux humains, aux autres êtres vivants et à certaines machines. Il peut s’agir d’un être biologique naturel ou d’un système artificiel.

        Le comportement communicationnel est la capacité d’un système (biologique ou artificiel) de conduire et d’adapter son action par la perception et la production d’informations, de symboles.

        L’interactivité dans la communication est le partage, par au moins deux êtres, d’informations qui transforment le contenu médiaté de leur relation. Le média devient ainsi le lieu de réalisation d’un contenu collectif symbolique. La base de l’interactivité est un partage de potentialité d’actions transformantes sur les informations, mais elle n’implique pas que les êtres aient une utilisation et un traitement sémantique équivalent de l’information partagée. Le niveau de complexité du comportement interactif de chaque être sert à identifier la nature interactive d’un dispositif de médiation.

        La différence de compétence à interagir a essentiellement été un argument de base pour opposer les communications intersubjectives aux communications médiatées en considérant que le média n’interagissait pas, mais réagissait.

        Si on peut essayer de soutenir cet argument dans le cadre de médiation à flot informationnel unique et unidirectionnel (cinéma, chaîne télévision ou station de radio…) ou des médias à technologie passive (livre, affiche…), on peut se poser la question différemment lorsque l’usage du support transforme et modifie technologiquement le contenu informationnel. A partir de ce moment là, le média acquiert une compétence interactive.

        Il serait excessif de considérer que cela permet de qualifier d’une même interactivité tous les systèmes technologiques qui permettent de changer de contenu informationnel. Ce raccourci est celui qui a fait de l’interactivité un mot valise. En fait on parle souvent d’interactivité dans des situations de médiations où seul l’usager est actif. Le couple téléspectateur télévision est-il interactif parce que le téléspectateur peut changer de chaîne ? Non si la télévision n’a aucune interprétation relative de l’action du zappeur par rapport au contenu diffusé. L’interactivité sur une télécommande commence avec les boutons [+] et [-].

        Pour reprendre une expression de Luc-Olivier POCHON et Michèle GROSSEN, un dispositif de médiation est interactif lorsque dans la relation homme-machine on peut parler d'intelligence ajoutée: "Ni l'homme, ni la machine ne sont passifs à leurs actions réciproques et leur activité respective crée un espace interactif original" [71].

        Une situation sera considérée comme interactive si on peut attribuer un comportement interactif à l’utilisateur et au système technique, c’est à dire lorsque support et acteur sont indissociables et coopérants de l’acte d’énonciation du discours. C’est l’ensemble des compétences interactives des acteurs de la médiation, que je présenterai par niveaux de complexité, qui va permettre de qualifier l’interactivité d’un dispositif.

        Toutefois avant de décrire les niveaux d’interactivité, nous revenons sur des concepts centraux dans le déroulement des médiations interactives. L’interactivité médiatée est un processus énonciatif diachronique et paradigmatique : à une action de l’un répond une action " motivée " de l’autre. Il nous semble important de présenter les deux concepts suivants: L'énonciation interactive et le déroulement événementiel. Nous abordons séparément bien qu'ils soient intiment liés et s'autodéfinissant en partie l'un et l'autre.

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©Vincent Mabillot 1999-2003